Vous faites peut-être partie des chefs d’entreprise qui pensent : « les risques psychosociaux, ça n’existe pas chez moi ! »
Mais la réalité est là !
Mal connus, mal mesurés, les risques psychosociaux sont le résultat de certains comportements, conditions de travail ou relations sur le lieu de travail.
Ils doivent être pris en compte au même titre que les autres risques professionnels.
Etes-vous concernés ? Quels sont les dangers associés aux RPS ? Comment les éviter ?
Les risques psychosociaux (RPS) c’est quoi au juste ?
Les risques psychosociaux, ce sont tous les risques détectés ou potentiels qui affectent le bien-être physique, la santé mentale, sociale et émotionnelle d’une personne. Ils peuvent être causés par un environnement physique ou émotionnel inadéquat, des conditions de travail inadaptées ou pénibles, des relations interpersonnelles difficiles.
On peut citer, parmi eux : la dépression, le burn-out, les conflits, les violences, le suicide…
Ils sont dus, par exemple :
- A une charge mentale trop importante,
- A une surcharge de travail permanente,
- A des conditions de travail très pénibles : bruit, exposition à des températures excessives,
- A des relations hiérarchiques ou entre collègues stressantes (harcèlement moral ou sexuel),
- A des relations frustrantes avec la clientèle (insultes, agressions …),
- A une inadéquation entre la vie professionnelle et la vie familiale
Les RPS, suis-je concerné ?
Oui, vous l’êtes !
De nombreux employeurs ignorent ou négligent les RPS dans l’organisation quotidienne de l’entreprise. Pourtant ces risques peuvent avoir de lourdes conséquences pour la santé des collaborateurs, qu’ils soient managers, cadres, employés ou ouvriers.
Plus de 200 millions de personnes sont touchées par ce type de risques. Les structures de toute taille, dans tout secteur d’activité sont concernées : petites et grandes entreprises, institutions publiques, associations : ce sont les conclusions d’une étude de l’O.I.T. (Organisation Internationale du Travail).
Les RPS concernent majoritairement les femmes, plus vulnérables à ce type de risques, ainsi que les travailleurs subissant une grande pénibilité dans leurs tâches ou dans leurs conditions de travail.
L’évaluation des risques psychosociaux est essentielle :
- Elle permet la mise en œuvre d’actions visant à accroître le bien-être au travail
- Elle permet d’améliorer la cohésion des équipes et la qualité du travail
- Elle évite un absentéisme ou un turn-over importants
- Elle protège la santé mentale et physique des salariés
Pourquoi et comment identifier les RPS ?
Au-delà de l’obligation légale de protéger la santé physique et mentale des salariés, l’identification des risques psychosociaux permet de garantir et préserver la performance de l’entreprise.
En effet, en agissant sur les RPS, l’employeur continue de s’appuyer sur des collaborateurs compétents et motivés et il limite l’impact de ces risques sur le fonctionnement de l’entreprise :
- Absentéisme,
- Départ de collaborateurs compétents,
- Non-atteinte des objectifs,
- Baisse de qualité ou de rendement
Pour identifier ces risques, plusieurs méthodes et outils peuvent être utilisés et leur évaluation peut se faire grâce à deux approches :
Le diagnostic quantitatif
Il s’effectue par le biais d’un questionnaire adapté et personnalisé. C’est une enquête anonyme qui permet d’évaluer plusieurs paramètres, tels que :
- Les exigences du travail
- Les exigences émotionnelles
- Le leadership
- L’autonomie et les marges de manœuvre
- Les rapports sociaux et la reconnaissance au travail
- Les conflits de valeur
- L’insécurité socio-économique…
Les résultats du diagnostic peuvent être restitués par service, secteur, tranche d’âge… et définis conjointement en amont. Cependant, afin de préserver l’anonymat des employés, il faut veiller à ne pas trop restreindre la sélection.
Le diagnostic qualitatif
Cette étape s’effectue à travers des entretiens individuels et/ou collectifs (tables rondes, groupes d’expression), observations in situ. Ces données qualitatives sont un complément important qui enrichit l’évaluation et contribue à sa pertinence.
Le nombre de groupe de travail dépend de l’effectif de la structure, du nombre de métiers présents, de la répartition Homme / Femme. Il est à définir avec le psychologue du travail, l’objectif étant d’avoir un échantillon représentatif de l’organisation.
L’animation des groupes de travail permet d’analyser les « situations à risques ». L’implication des salariés dans cette démarche permet de faire émerger les situations concrètes qui sont à l’origine des risques psychosociaux.
Le diagnostic qualitatif est généralement suffisant pour identifier l’ensemble des risques psychosociaux. Cependant selon la taille de la structure et les éventuelles problématiques, ce type de diagnostic est utilisé pour compléter la méthode par questionnaire.
Quelle que soit la méthode employée, l’enjeu de l’évaluation à travers ces diagnostics est d’identifier les facteurs potentiels de risques psychosociaux des employés. Également, l’intérêt d’un diagnostic est d’établir un plan d’action spécifique aux RPS.
Que puis-je faire pour prévenir et agir sur les RPS ?
Pas de solution-miracle face aux RPS!
Ils font partie de la stratégie de prévention de l’entreprise et doivent être traités au même titre que les risques physiques.
Les résultats des diagnostics offrent des axes d’amélioration et permettent d’élaborer un plan d’action préventif.
Il existe 3 types de mesures préventives
- Les mesures d’organisation du travail
- La formation ou coaching en management
- La prise en charge des personnes en souffrance
En conclusion…
Nous sommes tous concernés par les RPS dans le monde du travail. Ce sont des risques aussi importants que les risques physiques. Et bien qu’il n’existe pas de solutions type pour les éliminer, il est possible de les évaluer à travers différentes méthodes afin de les prévenir et ainsi garantir une meilleure Qualité de Vie au Travail.