Vous ne le savez peut-être pas mais le risque chimique concerne tous les secteurs d’activités. Selon une enquête SUMER, en 2010, un salarié sur trois déclare avoir été exposé à au moins un produit chimique sur son lieu de travail.
Mal identifiés ou mal évalués, ils sont souvent négligés ou oubliés par les employeurs alors qu’ils peuvent être liés aux problèmes de santé plus ou moins graves de leurs collaborateurs.
Finalement, le risque chimique, sommes-nous tous concernés ?
Le risque chimique, c’est quoi exactement ?
On ne peut pas parler de risque chimique sans rappeler ce qu’est un produit chimique.
« Une substance chimique, ou produit chimique est tout échantillon de matière, de composition chimique définie et présentant des propriétés physiques caractéristiques (couleur, odeur, densité, point de fusion, etc.)»
Communément, un produit chimique désigne tout produit :
- synthétisé ou non par l’Homme,
- qui peut être sous la forme liquide, solide ou gazeuse,
- qui contient un ou plusieurs composés chimiques, organiques ou non.
En ce qui concerne le risque chimique, d’après la définition de l’INRS, il constitue l’ensemble des situations dangereuses impliquant des produits chimiques, dans les conditions d’utilisation et/ou d’exposition.
En d’autres termes, il est le résultat de l’exposition ou l’utilisation à un ou plusieurs produits chimiques dangereux. En effet, l’exposition aux produits chimiques peut avoir des impacts immédiats ou différés sur la santé tels que :
- Allergies
- Intoxications
- Brulures
- Cancers…
Le risque chimique en chiffres et en lettres
Présents dans tous les secteurs d’activités, le risque chimique est l’affaire de tous.
Selon les informations de la CARSAT, le risque chimique représente la deuxième cause de maladie professionnelle avec à son actif, chaque année, près de 1800 cancers professionnels reconnus (dont 1400 liés à l’exposition à l’amiante). Les autorités estiment même que du fait de la sous déclaration de ces maladies, les cas de cancers d’origine professionnelle serait de 13 000 chaque année.
L’enquête SUMER de 2017 a permis une description précise des risques chimiques auxquels les salariés sont exposés.
Dans le secteur publique par exemple, les agents de la fonction publique hospitalière (FPH) sont les plus exposés au risque chimique avec 57 % de ceux-ci exposés à au moins un produit chimique. Pour les agents de la fonction publique territoriale (FPT) et la fonction publique d’état (FPE), le pourcentage est un peu plus bas (respectivement 38,5 % et 14,6%). Concernant le secteur privé, on recense 32,1 % des travailleurs qui sont exposés au risque chimique
Pourquoi et comment identifier le risques chimique ?
Lutter contre le risque chimique, c’est avant tout pour l’employeur protéger la santé et sécurité des employés en respectant ses obligations légales. La prévention des risques chimiques c’est aussi améliorer la qualité de vue au travail des salariés en réduisant leur exposition ou en remplaçant les produits qu’ils utilisent. De plus, dans cette démarche, l’employeur met en avant son engagement dans la responsabilité sociétale et environnementale.
En effet, en plus des conséquences directs sur la santé des travailleurs, le risque chimique représente un cout pour les entreprise. Il peut causer des :
- Coûts directs tels que les indemnités journalières ou le remplacement d’un salarié absent
- Coûts indirects tels que l’absentéisme, le Turn-Over, baisse de productivité, retard dans la livraison, …
- Dommages matériels dans l’entreprise et la mise en danger des salariés en cas d’incendie, explosion, dégradation des locaux, …
Ces coûts ayant un impact sur les performances et l’organisation générale de l’entreprise peuvent, plus ou moins sur le long terme, entrainer une démotivation de la part des salariés et une détérioration des conditions sociales.
En agissant sur les risques chimiques, les employeurs peuvent continuer à s’appuyer sur des salariés compétents et motivés et limiter l’impact de ces risques sur les activités de l’entreprise. Ils vont pouvoir avoir un effet sur :
- L’absentéisme,
- Le départ de collaborateurs compétents,
- La non-atteinte des objectifs,
- La baisse de qualité ou de rendement
Plusieurs méthodes et outils permettant d’identifier, d’évaluer les risques, de planifier et suivre les actions sont existants pour améliorer la santé et la sécurité des employés et améliorer les performances. Le document unique, étant le résultat de l’évaluation des risques professionnels, est l’un des outils clés pour identifier le risque chimique.
Que puis-je faire pour prévenir et agir sur le risque chimique ?
Il doit faire l’objet d’une évaluation à inclure dans le document unique et ainsi permettre l’élaboration d’un plan de prévention adapté.
Selon l’INRS, les 4 étapes d’une bonne évaluation du risque chimique sont :
- Identifier les produits et répertorier leurs dangers dans un inventaire
- Analyser leur mise en œuvre pour évaluer les conditions d’exposition
- Hiérarchiser les risques selon la priorité d’action
- Faire un plan d’action
Les mesures préventives doivent être spécifiques aux produits et à l’activité de l’entreprise. Tout comme les autres risques, la démarche de prévention du risque chimique s’appuie sur les 9 principes généraux de prévention :
- Supprimer ou substituer les produits chimiques dangereux
- Prioriser les mesures de protection collectives face aux protections individuelles contre les risques chimiques
- Stockage, transport et utilisation des produits chimiques et leurs déchets
- Mesures d’hygiène et de prévention médicale contre les risques chimiques
- Mesures d’urgence face aux risques chimiques
- Information et formation aux risques chimiques
En conclusion…
Même si les risques chimiques demeurent insuffisamment connus, ils concernent une très grande majorité d’entreprise. L’impact humain, financier et organisationnel de ce risque pousse de plus en plus les entreprise à agir et à le prévenir.
La maitrise de celui-ci repose sur les actions de prévention mises en place. De plus en plus de solutions et d’outils sont à la portée des employeurs pour préserver la santé des collaborateurs et ainsi garantir des meilleurs conditions de travail.